Le Dauphin, cétacé royal

 » Sémillant cadet de la famille, Humbert n’était pas destiné à devenir l’héritier du Dauphiné. Malheureusement, lorsque son frère aîné décéda lors d’une bataille, son destin bascula brutalement. « 
Dominique BARTE
L’héritage
 

Il était une fois, un prénom rare qui donna naissance à un titre et à un territoire ou … Comment ce mammifère marin a-t-il donné son nom à une province française dénuée de façade maritime ?


1 – Le premier comte d’Albon et de Viennois 1 à porter ce prénom fut Guigues IV (c.1090 – 1142) d’Albon au XIIe siècle. Fils de Guigues III et de la Comtesse Mathilde 2 qui lui donna comme deuxième prénom (ou surnom) celui de Dauphin.

Les généalogistes opposent deux hypothèses :

DOLFIN, est un prénom connu, mais peu courant, utilisé dans le Nord de l’Angleterre d’où serait originaire la Comtesse Mathilde d’Anglia (« quae fuit de Anglia« ).

DELFINO : La Comtesse Mathilde serait issue de la puissante famille normande de Hauteville, à l’origine du royaume de Sicile, qui dominait également les Pouilles et la ville de Tarente … dont les armes portent un dauphin.

1 Vienne était alors capitale de cette région. —- 2 Mathilde (Mahaut) dite Regina de Hauteville, fille de Roger Ier le Grand de Hauteville, duc de Calabre, comte de Sicile et d’Eremburge d’Eu.


2 – Le fils de Guigues IV, Guigues V (1125-1162) reprit le surnom de son père. De Comte d’Albon, « Dauphin » se transforme alors en titre pour les nobles, tandis que les territoires deviennent le Dauphiné. On parle désormais du Dauphin de Viennois.


 » Très endetté, Humbert signa le 23 Avril 1343 à Vincennes, un accord en forme de chantage. Il bénéficia d’un arrangement financier à condition de céder le Dauphiné au fils du roi de France, s’il devait mourir sans héritier… La menace qu’Humbert aurait pu représenter, fut désormais sous contrôle.  »
Dominique Barte
Le partage

Gentil Dauphin Triste

3 – Né en 1312, intellectuel, élevé à la cour de Naples, ambitieux et rêveur, Humbert II a hérité du Dauphiné à la mort de son frère aîné en 1333.

On lui doit le Conseil Delphinal en 1337, l’Université de Grenoble en 1339 et la Chambre des Comptes.

Il a 29 ans à la mort d’André, son fils unique, tombé d’une fenêtre. Inconsolable, très dépensier et rapidement ruiné, Humbert II veut vendre le Dauphiné. Son choix le porte d’abord vers le pape Benoît XII (d’Avignon) qui estima la valeur trop élevée et la transaction échoua.

Puis, vers son oncle Robert d’Anjou, auprès de qui il avait passé ses belles années de jeunesse, sans plus de succès.

Enfin, mais à contrecœur semble-t-il, il se tourna vers le roi de France. Il négocia avec Philippe de Valois qui lui rachète finalement son petit Etat pour 120 000 florins d’or.

Les lettres patentes seront signées à Sainte Colombe en août 1343, dans lesquelles le roi de France accepte certaines conditions, et notamment celles qui prévoient que l’héritier présomptif de la Couronne de France portera le titre de Dauphin et d’adjoindre les armes du Dauphiné au blason du nouveau Dauphin. Des gouverneurs seront nommés car le Dauphin ne résidera pas en permanence dans cette nouvelle Province du Dauphiné.

Le futur Charles V fut le premier Dauphin de France.


Et voici ma conclusion romanesque !!!

Si l’on en revient aux origines Dolfin ou Delfino, on constate que tout cela n’est encore que conjectures basées sur une erreur de copie quant aux origines de la Comtesse Mathilde : « de Anglia » ou « de Apulia »….

Cela dit, quant à moi et ma théorie (fumeuse ???) du complot (dans mon roman, bien entendu !) entre anglais normands et normands siciliens, je suis tout à fait prête au grand écart pour trouver un lien entre Frédéric Ruggiero Hohenstaufen, fils de Clémence de Hauteville et Humbert de Viennois, descendant de Mathilde de Hauteville… Moi, je vous le dis ! Ils sont tous à la recherche de la relique de Sidoine !!! Je vous encourage à replonger avec le Dauphin pour en avoir le cœur net !


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